Société

Des vies écourtées par la violence

« Chaque seconde, l’intolérance écourte des vies. » C’est autour de ce thème-choc que se déploie la 20campagne de sensibilisation de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie, célébrée le 17 mai. Dans une vidéo lancée mardi par la Fondation Émergence, on peut voir des personnes LGBTQ+ être victimes de violence aux quatre coins du monde, notamment ici, au Québec. « Pour illustrer cette espérance de vie diminuée, ce temps volé à nos communautés, on a créé un objet symbolique : une montre qui ne compte que 54 secondes […]. Pourquoi ? Pour une seconde en moins pour chaque type de violence subie par les personnes LGBTQ+ [physique, psychologique, sexuelle, économique, institutionnelle et médicale]», a expliqué Laurent Breault, directeur général de l’organisme. Un volet pour sensibiliser les jeunes de 8 à 12 ans est aussi déployé, en collaboration avec le journal numérique Le Curieux. — Véronique Larocque, La Presse

Sondage

Le jardinage est de plus en plus populaire au pays

Plus d’un million de ménages canadiens souhaitent s’initier au jardinage en 2022, un nombre qui s’ajoute à celui des jardiniers convertis durant la pandémie et avant, révèle un sondage produit par l’Université Dalhousie et la firme Angus Reid, dont les résultats étaient dévoilés mardi. Jamais, souligne le rapport, le jardinage n’aura été aussi populaire au Canada.

Au début de la pandémie et en plein confinement, le Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie et la firme Angus Reid sondaient la population canadienne sur ses habitudes de jardinage. Deux ans plus tard et dans un contexte où les prix à l’épicerie connaissent une hausse considérable, les partenaires s’intéressent de nouveau au sujet en insistant, cette fois, sur les façons de jardiner des Canadiens et ce qui les motive à faire pousser des aliments à la maison.

Il en ressort que plus de la moitié des Canadiens (52 %, contre 51 % en 2020) cultivent déjà des fruits, des légumes ou des fines herbes chez eux, tandis que 8 % ont l’intention de s’y mettre cette année. Du nombre de nouveaux jardiniers, 85 % habitent en ville et 46 % ont moins de 35 ans. Ces chiffres reflètent la situation au Québec, où 53 % de la population entretient une forme de potager – 6 % ayant commencé à le faire durant la pandémie – et où 8 % souhaite s’y adonner pour la première fois cette saison. Ce pourcentage classe la province au deuxième rang au Canada pour le nombre de ses nouveaux adeptes, ex æquo avec l’Ontario et derrière les provinces de l’Atlantique.

« L’âge est un facteur particulier à cette année », constate Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire.

« De plus en plus de jeunes ont l’intention de s’initier au jardinage et ils représentent près de la moitié des nouveaux jardiniers au Québec. »

— Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire

Une autre donnée s’affiche avec plus d’insistance deux ans plus tard : le jardinage en ville. « Les gens réalisent qu’on n’a pas besoin d’un parterre ou d’une cour arrière pour jardiner. On peut le faire sur son balcon et à l’intérieur. Le jardinage est accessible à tout le monde. »

Jardiner pour le plaisir et l’assiette

Les Canadiens aiment jardiner. C’est d’ailleurs la raison évoquée par 74 % de la population qui s’adonne à cette activité considérée comme un passe-temps agréable. D’autres arguments s’ajoutent à ce facteur de motivation. Pour la moitié des sondés (49 %), il est question de la qualité supérieure des aliments cultivés chez soi, tandis que le souci d’économie (41 %) et la crainte d’une pénurie alimentaire (12 %) sont également pointés.

« Si en 2020, l’insécurité alimentaire était un argument fort pour inciter les gens à cultiver leurs aliments à la maison, cette considération est partiellement redirigée vers des soucis d’abordabilité et de fraîcheur des aliments », observe encore le directeur du Laboratoire à l’issue de cette nouvelle prise de pouls auprès des Canadiens.

Le manque d’espace (55 %), de temps (39 %) ou de connaissances sur les techniques de jardinage (27 %) demeure toutefois un frein pour 55 % de ceux qui ne jardinent pas. Seulement 5 % des sondés pointent le manque d’intérêt. Même si le nombre de jardiniers demeure sensiblement le même qu’en 2020 – certains ayant abandonné en chemin, tandis que d’autres se sont joints au mouvement –, les chiffres issus de ce nouveau rapport montrent que l’engouement pour le jardinage est « au moins aussi intensif et plus engagé au pays qu’il y a deux ans », estime le Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire.

Force est de constater que la COVID-19 a donné un nouvel élan au jardinage, même deux ans après le début de la pandémie, souligne Sylvain Charlebois. « Le nombre de jardiniers n’a augmenté que de 1 % dans les deux dernières années. Ce n’est pas tant en termes de chiffres que l’on constate cet élan que dans la qualité de l’investissement dans cette activité. Le 51 % de jardiniers d’avant la COVID-19 n’était peut-être pas aussi solide que le 52 % d’aujourd’hui, qui inclut beaucoup d’adeptes et de gens qui croient au jardinage, veulent en faire et le comprennent. »

Il reste à voir si l’enthousiasme envers le jardinage demeurera aussi fervent. Sylvain Charlebois n’en doute pas. « Le taux de jardinage a tout de même augmenté au Canada, et les gens qui s’investissent deviennent tranquillement des initiés qui continueront à jardiner pour un certain temps, dit-il. On a apprivoisé le jardinage. Et la part la plus importante du jardinage chez soi est l’apprentissage et l’appréciation de la production des aliments. C’est non seulement une façon de permettre à la campagne de s’approcher de nous, mais aussi une manière de bâtir des ponts entre le monde rural et le monde urbain. »

Le sondage a été mené auprès de 1501 Canadiens et réalisé en partenariat entre l'Université Dalhousie et Angus Reid au cours du mois d’avril 2022, avec une marge d’erreur de +/- 3,1 %, 19 fois sur 20.

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