VertMedic : des conseils, de l’équipement et une communauté

Cela fait maintenant un an que VertMedic a pignon sur rue à Victoriaville. Une année marquée par la pandémie, la stigmatisation, mais également par la naissance d’une communauté.

Daniel Blackburn et Thorn Simon exploitent l’entreprise qui, faut-il le rappeler, ne vend pas de cannabis. Depuis l’ouverture, en novembre 2020, beaucoup de choses se sont ajoutées et il ne s’agit donc plus simplement d’un lieu où on vient pour consulter en matière de cannabis médical ou se procurer du matériel pour en faire la culture.

Les deux hommes expliquent qu’ils ont mis en place un « cannabistro », où les gens peuvent s’asseoir, prendre un breuvage et discuter. Mais pas question de fumer du cannabis, ce qui est interdit par la loi. C’est un lieu de rencontre, tout simplement.

L’art a également trouvé sa place dans l’entreprise. En effet, sur les murs, des œuvres de « Weedart » sont installées pour agrémenter l’espace. Différents produits cosmétiques ou pour les animaux domestiques, faits à base de chanvre, font aussi partie de l’offre de l’entreprise qui se démarque ainsi. Ils ont également élaboré une série d’ateliers ou même de soirées « micro ouvert », où les gens pourront venir faire découvrir leurs talents.

« Nous faisons aussi l’analyse du cannabis maintenant », explique Thorn. Une autre valeur ajoutée à l’endroit qui rejoint de plus en plus de gens, dont plusieurs personnes âgées qui viennent s’enquérir des vertus du cannabis pour traiter différents maux ou conditions physiques. « Environ 65% de notre clientèle a 65 ans et plus », note Daniel. En effet, les gens du troisième âge viennent prendre des conseils et obtenir des prescriptions médicales et il semble que, dans plusieurs cas, leur situation s’améliore grandement en utilisant cette plante.

Mais, selon les deux gestionnaires de VertMédic, il y a encore beaucoup de stigmatisation face à l’entreprise qui, comme ils insistent pour le dire, respecte toutes les lois et normes en vigueur. « Certains patients reçoivent leur médication (à base de cannabis) ici parce qu’ils ne veulent pas la recevoir chez eux », explique Thorn. Pour d’autres, c’est par téléphone qu’ils préfèrent fonctionner, de peur d’être vus franchir la porte du commerce.

« Il y a encore beaucoup d’éducation à faire. Et on dirait que depuis la légalisation du cannabis à usage récréatif en 2018, c’est encore pire », estime Daniel Blackburn. Ce dernier déplore que pour les consommateurs de cannabis (médical notamment), il est difficile de prendre leur médication (prescrite, rappelons-le). « Ils ne peuvent pas fumer dehors, ni dans les parcs. Pour certains, il leur est même interdit dans leur condo. Il ne reste que dans leur auto, assis à l’arrière, sans les clés », résume-t-il.

M. Blackburn parle même de stigmatisation systémique en ce qui concerne le cannabis. « C’est le seul médicament taxé au Canada », ajoute-t-il. Pourtant, il affirme avoir vu de belles histoires reliées à la consommation de cannabis médical. « Ça sauve des vies », affirme-t-il.

VertMédic est donc bien implantée à Victoriaville et les deux gestionnaires de l’endroit se sont donné une grande mission d’information, mais aussi une mission culturelle.

Malgré cela, beaucoup d’embûches demeurent pour eux, dont l’obligation de cacher derrière un rideau noir tous les produits reliés à la consommation du cannabis, même les briquets (qui sont bien en vue dans les dépanneurs toutefois) ou d’autres produits qui sont en vente libre ailleurs.

Mais l’industrie se peaufine et de plus en plus d’équipements et d’objets destinés à la consommation de cannabis arrivent sur le marché.

Quant à la pandémie, elle a ralenti l’expansion de l’entreprise qui est toutefois demeurée ouverte étant reconnue comme un service essentiel pour les prescriptions et la vente des équipements de culture. « Depuis octobre, nous avons repris l’ensemble des activités avec des ateliers qui seront de plus en plus nombreux », terminent-ils.