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Les écrans nuisent au sommeil

Par Rémi Leroux Mise en ligne : 13 février 2014  |  Magazine : Mars 2014

Vérifier vos courriels au chaud sous la couette est une mauvaise habitude. Selon certaines études, la luminosité de nos écrans augmente les troubles du sommeil.

Photo: Shutterstock

Au Québec, 27 % des foyers québécois possèdent une tablette. Cette proportion monte à 42 % pour les téléphones intelligents et à 60 % pour les ordinateurs portables.

Les appareils électroniques sont partout et, de plus en plus, ils nous accompagnent jusque dans la chambre à coucher. Pourtant, selon plusieurs études, cette habitude n’est pas sans conséquence. Une équipe du Centre de recherche sur la lumière de l’Institut­ polytechnique Rensselaer, aux États-Unis, l’a récemment confirmé: l’exposition à la lumière des écrans de tablettes pendant plus de deux heures en soirée est liée à un «risque accru de troubles du sommeil».

Selon les chercheurs américains, le rayonnement lumineux émis par les appareils munis d’écrans rétroéclairés inhibe la sécrétion de mélatonine, une hormone naturelle libérée par l’organisme en fin de journée, lorsque la nuit tombe.

L’hormone de la noirceur
«La mélatonine, c’est l’hormone de la noirceur, précise Roger Godbout, directeur du Laboratoire et de la Clinique du sommeil de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Bien qu’elle ne soit pas directement reliée au sommeil, la mélatonine est un des nombreux signaux qui concourent à nous faire dormir.» En lisant sur une tablette une fois couchés, nous envoyons donc un signal contradictoire à notre cerveau, poursuit le psychologue clinicien: «Nous lui disons: je suis au lit, mais ce n’est pas la nuit. La preuve? Il y a de la lumière.»

Par ailleurs, Alex Desautels, professeur adjoint et neurologue au Service de neurologie de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, explique que répondre à ses courriels, regarder une vidéo ou travailler à un rapport sont «des activités de jour qui, lorsqu’elles sont pratiquées en soirée, vont activer notre système nerveux sympathique et nos réseaux d’éveil». Selon lui, les écrans devraient donc rester à l’extérieur de la chambre à coucher. Idem pour le téléviseur, qu’il vaut mieux réserver au salon.

Pour les accros, il existe toutefois des solutions pour atténuer les effets de la luminosité des écrans:

Les lunettes à filtre orange. Les écrans des appareils électroniques émettent des longueurs d’ondes qui correspondent aux couleurs bleue ou blanche et qui contribuent à inhiber la mélatonine. L’utilisation d’un filtre orange permet de «couper les mauvaises longueurs d’ondes. On sait qu’avec la couleur orange, il n’y aura pas d’impact sur la sécrétion de mélatonine», dit Alex Desautels.

 

Les liseuses de type Kindle. Elles ne sont généralement pas rétroéclairées ou sont faiblement éclairées, donc la luminosité est moindre. Mais, souligne Roger Godbout, «si on a l’habitude de lire sur sa liseuse en journée, s’en servir en soirée n’est pas idéal car le cerveau associe son utilisation à une activité de jour».

 


Les applications comme F.lux (Mac OS X, Windows et Linux) filtrent les couleurs émises par l’écran selon le moment de la journée, ce qui permet d’adoucir la luminosité de l’écran en soirée. Une solution qui n’a toutefois pas encore convaincu Roger Godbout: «Il n’y a pas d’études à ce sujet mais, pour ce que j’en ai vu, ça ne marche pas très bien.»

Pour s’éviter quelques nuits blanches, il est donc préférable de limiter au maximum l’utilisation des appareils électroniques en soirée, en particulier si vous êtes déjà sujet aux insomnies, suggère Roger Godbout. Selon lui, «il faut se rendre pleinement disponible au sommeil, comme on aime se rendre pleinement disponible à l’éveil».