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Des tomates à prix d’or

Un étalage de tomates.

Au Canada, 75 % des tomates sur le marché proviennent du Mexique en hiver.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Le prix de détail des tomates a bondi de 30 % en janvier dernier. La production du Mexique venait d'être ravagée par de sévères intempéries, laissant une place habituellement inoccupée à cette période de l'année aux producteurs canadiens.

Un texte d’Alain Roy, de L’épicerie

Au Canada, 75 % des tomates du marché sont importées du Mexique en hiver.

« Mais le Mexique a subi des intempéries exceptionnelles qui ont pratiquement anéanti la récolte d’automne », rappelle Guy Milette, vice-président international chez Courchesne Larose, un important distributeur de fruits et légumes.

Coup sur coup, le sud des États-Unis et le Mexique ont essuyé les vents et les pluies diluviennes de quatre ouragans majeurs. Résultat : tous les producteurs de tomates du Mexique ont dû les replanter dans des conditions moins favorables au moment où le froid s’est installé.

L’hiver est moins rigoureux au Mexique qu’au Canada, mais la culture en serre y est moins à l’épreuve du froid, car elles n’y sont généralement ni isolées ni chauffées et les murs ne descendent pas jusqu’au sol.

Guy Milette.

Guy Milette, vice-président international chez Courchesne Larose

Photo : Radio-Canada

Tout ça a fait qu’au lieu d’avoir une belle récolte de tomates de serre en décembre et janvier au Mexique, on a eu une très grande pénurie et on a vu les prix monter de façon extravagante dès la mi-décembre, jusqu’à la fin du mois de janvier.

Une citation de Guy Milette, vice-président international chez Courchesne Larose

Le reportage de Robert Verge et Johane Despins a été présenté à l'émission L’épicerie, à ICI Radio-Canada Télé.

Au profit du Canada, mais pas du consommateur

Une grappe de tomates.

La production de tomates en hiver au Canada fait grimper les prix de 25 à 30 %.

Photo : Radio-Canada

Cette pénurie de tomates mexicaines a favorisé les producteurs canadiens, habitués à occuper une petite part du marché à cette période de l’année. Pourtant, la plus grande présence de nos tomates en épicerie l’hiver dernier n’a pas eu d’impact favorable sur le prix au détail.

« C’est sûr qu’on a été plus sollicités, répond Stéphane Roy, président de Serres Sagami et de Tomates Savoura. Mais la main-d’œuvre et le chauffage de nos serres font qu’en hiver nos tomates coûtent toujours de 25 à 30 % plus cher que les tomates du Mexique. »

« Pour le consommateur, poursuit-il, le résultat a été qu’en décembre et en janvier dernier, les tomates mexicaines coûtaient la même chose que les tomates canadiennes, mais le prix de ces dernières n’a pas baissé en fonction d’une plus grande demande. »

La récolte suivante s’est avérée particulièrement prolifique au Mexique, et les prix au détail sont revenus à la normale dans nos épiceries. Malgré cette bonne nouvelle pour les consommateurs, M. Roy déplore le retour de l’important écart de prix entre les deux produits.

Stéphane Roy.

Stéphane Roy, président de Serres Sagami et de Tomates Savoura

Photo : Radio-Canada

Les détaillants se prennent la même marge bénéficiaire sur les tomates locales que sur les tomates importées, soit le double de son prix d’achat.

Une citation de Stéphane Roy, président de Serres Sagami et de Tomates Savoura

« Une tomate canadienne livrée à 2 $ est ainsi vendue 4 $, et une tomate importée à 1 $ est vendue 2 $, explique-t-il. Des ententes à long terme pourraient faire baisser le prix des tomates locales, mais, pour le moment, les détaillants négocient leurs approvisionnements à la semaine. »

De bonnes tomates canadiennes

Un consommateur place des tomates dans un sac en plastique.

Les consommateurs canadiens préfèrent le prix à la qualité quand vient le temps de choisir une tomate.

Photo : Radio-Canada

Les tomates canadiennes ont une excellente réputation.

« Les tomates cultivées ici sont cueillies à maturité, donc elles sont sucrées et très goûteuses, et elles sont sur les tablettes en 24 à 48 heures, tandis que les tomates mexicaines ont déjà 12 ou 14 jours quand elles arrivent en épicerie après avoir parcouru des milliers de kilomètres », précise M. Roy.

Mais puisque les consommateurs canadiens préfèrent une tomate pas chère à une tomate de qualité supérieure, la majorité de la production locale est exportée... principalement vers le nord-est des États-Unis.

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