Le Conseil canadien des normes de radiotélévision (CCNR, l’équivalent du CSA en France), a été saisi, et il a tranché : « fuck » n’est pas si grossier. Du moins, il ne l’est pas dans un discours en français, où le mot perd sa charge insultante.
Le CCNR avait été saisi après des plaintes d’auditeurs, choqués d’avoir entendu « fuck » dans des programmes de radios francophones au Canada. Or une autre affaire, également survenue à la radio en 2016, était là pour faire jurisprudence.
Dans ce premier cas, ce mot avait été employé dans un programme francophone sur MusiquePlus. Le Conseil avait déclaré :
« Les membres du comité décideur notent que, tout d’abord, en français, le mot “fuck” n’a pas la même connotation vulgaire qu’en anglais, et ensuite, que le langage évolue et qu’il faut y voir le reflet de la société actuelle. »
Dans le cas présent, la plainte concerne l’émission « Les poids lourds sont de retour », diffusée le 23 janvier 2017 sur CKOI-FM, dans laquelle on pouvait entendre un extrait d’un discours de Madonna insultant Donald Trump lors de la Marche des femmes à Washington, le 21 janvier. « Faire entendre des extraits du discours de Madonna était aussi d’intérêt public », fait remarquer le CCNR. Dans l’autre cas, sur Radio P-Y, le mot était également issu d’une citation. Le CCNR stipule qu’à l’avenir, l’utilisation du mot « fuck » est autorisée :
- dans les programmes majoritairement en français (où il n’a pas la même connotation vulgaire que dans un contexte anglais) ;
- s’il est utilisé de manière occasionnelle ;
- s’il n’est pas utilisé pour insulter un individu en particulier.
De quoi délier les langues du Canada francophone et risquer quelques maladresses pour les visiteurs français : dans un discours en anglais, « fuck » reste un mot grossier.
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