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Le bœuf bientôt inaccessible

Après avoir augmenté de 30% depuis 2012, le prix de cette viande pourrait grimper de 10% cette année

marc bourg
Marc Bourg, de la boucherie du Marchand du Bourg, offre du bœuf haut de gamme dans une ambiance des années 1950. Photo marie-ève dumont


Les hamburgers pourraient bientôt être réservés aux mieux nantis. Le prix du bœuf haché a augmenté de 56 % en quatre ans et continuera de grimper, selon les experts.

Globalement, le prix du bœuf a connu une hausse de 30 % depuis 2012. Les experts prévoient que cette augmentation se poursuivra durant l’année 2015 et pourrait atteindre 10 %.

Déjà, depuis la fin 2014, le bœuf haché, qui était reconnu comme une viande abordable, a grimpé de 3,76 %, selon Statistique Canada.

«Le bœuf va devenir une viande de riches, c’est aussi simple que ça», lance d’emblée le propriétaire de la boucherie Le Marchand du Bourg, Marc Bourg.

Le jeune boucher en sait quelque chose. Il a vu le prix de la côte de bœuf AA qu’il offrait à ses clients s’accroître de près de 40 % en un peu plus de deux ans.

Bœuf haché, un luxe ?

«C’était trop cher, je n’y arrivais plus. J’ai donc décidé de sortir le AA de ma boucherie et de me spécialiser seulement dans le haut de gamme», raconte celui qui fournit de grands restaurants comme l’Europea, à Montréal.

L’augmentation du prix du grain et la forte demande américaine seraient parmi les facteurs expliquant cette montée fulgurante.

M. Bourg n’est pas le seul à devoir faire des choix. Le chef Jonathan Garnier, de la Guilde culinaire, exclut de plus en plus le bœuf de l’offre de son service de traiteur et de ses cours de cuisine.

«Avec des prix aussi élevés, le bœuf perd beaucoup de son intérêt. On se tourne de plus en plus vers le porc, qui est aussi bon pour un meilleur prix», indique-t-il.

On remarque d’ailleurs que dans certains supermarchés, le prix du filet de porc est moins élevé que celui du bœuf haché. «Le steak haché va devenir un luxe, j’en ai vu à 18 $ le kilo, c’est complètement ridicule», se désole M. Bourg.

Bon pour l’environnement

Des Associations coopératives d’économie sociale qui aident les personnes à faible revenu à planifier leur budget doivent se réorganiser.

«Le bœuf haché était un passe-partout, mais ce n’est plus le cas. On n’a pas le choix de proposer de plus en plus de plats avec des légumineuses ou du tofu», mentionne Hélène Hétu, consultante budgétaire pour l’ACEF Rive-Sud.

Mais pour la rédactrice en chef du magazine culinaire Zeste, Sophie Lachapelle, c’est l’occasion de faire de meilleurs choix pour l’environnement.

«Le prix c’est une chose, mais produire un bœuf nécessite cinq fois plus de gaz à effet de serre et 11 fois plus d’eau que les autres viandes», mentionne-t-elle.

 

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